L'action sanitaire et sociale en Teknival: comment éviter le rejet de la culture techno?

Compte rendu de l'intervention du jeudi 4 0ctobre 2007

Intervenant: Swann (étudiant infirmier 3è année)

Rapporteur: Gireg

Projection d’un film de 12 min « Médecins du Monde au teknival de Marigny le Grand 2003 »:

Le film présentait l’intervention de la mission rave de Médecins Du Monde, créée en 1997, lors du traditionnel teknival du 1er mai, qui rassemblait près de 50 000 personnes à Marigny le Grand en 2003.
Dans un premier temps, le documentaire présente toute l’organisation préalable à l’installation de la Mission Rave : préparation avec les pouvoirs publics, les sound sytems, mise en place logistique de l’espace « prévention » sur le site du teknival.
Ensuite, il y a une présentation des différents « pôles » de la Mission Rave :
Il faut distinguer l’accueil de la réassurance, le testing du médical…

Le premier pôle concerne l’accueil du public : il s’agit donc là « d’accueillir » le public au niveau de l’espace prévention, lui délivrer des informations et mettre à disposition du matériel de prévention (fly sur les conduites à risques et sur les différents produits susceptibles de circuler sur l’espace festif, préservatifs, gels, bouchons d’oreilles, pailles…).
Le second pôle intitulé « réassurance » consiste en un soutien psychologique délivré aux fétard-e-s en mal-être (bad trip) notamment à la suite de consommations de produits hallucinogènes ou amphétamines (lsd, speed) ou encore de mélanges. Le but est de faire en sorte que la personne reprenne de l’assurance, vérifier si elle est venue accompagnée au teknival afin qu’elle ne se retrouve pas seule… Bien souvent ce moment de « bad trip » dure environ 2 heures et la personne, « mieux portante », peut regagner l’espace festif.
Ensuite, on peut se pencher sur le pôle médical/soins qui comprend notamment des médecins, consiste à prendre en charge médicalement les « blessé-e-s » ; bien souvent, il s’agit d’interventions dite de « bobologie », sans gravités. D’ailleurs, les grosses interventions nécessitant une évacuation, sur ce type d’évènements où sont présents les pouvoirs publics, sont de suite relayées et prises en charge par les pompiers.
Le dernier pôle est celui, controversé, du testing : il s’agit là de lier un contact plus particulier avec l’utilisateur de produit et d’engager un début de réflexion autour de la consommation, sans bien entendu moraliser la personne. Le testing consiste à accueillir les consommateurs (réguliers ou occasionnels) : ils viennent avec le produit qu’ils viennent d’acheter sur l’espace prévention où on effectue une petite analyse du produit ; cette analyse permet de dire si oui ou non ce produit contient le principe actif qu’il est censé contenir et si il y a d’autres produits dits « de coupe ». Cela permet à l’utilisateur de savoir si son produit est plus ou moins frelaté. Cette technique a été très critiquée par les pouvoirs publics qui y voyaient une incitation à l’usage de stupéfiants; ce que veut MDM par cette action, c’est surtout donner à l’utilisateur les clés pour qu’il sache ce qu’il consomme, et lui faire naître peut être chez lui une réflexion autour des risques qu’il peut encourir et surtout atténuer les dangers liés à l’usage de drogues. Ce testing revêt un aspect social important : sous forme d’entretien, le but est de faire passer un message.
Après cette première analyse (en surface), la présence d’un camion laboratoire peut permettre d’approfondir la première analyse en effectuant une chromatographie sur couche mince (CCM) : celle-ci prend environ une heure et permet de dissocier les différents produits de coupe ;
Toutefois, pour connaître exactement la composition d’un produit, il faut effectuer une dernière analyse qui s’effectue dans les grands laboratoires (Paris, Nantes, Marseille) et peut prendre environ 2 mois.


De la création de la mission rave :

La prévention en milieu festif est né au milieu des années 90 en France, alors qu’elle déjà très utilisée dans le reste de l’Europe notamment aux Pays Bas ; les pouvoirs publics s’y sont intéressés lorsqu’ils pu voir que la sida et l’usage de drogues ne ravageaient plus que populations marginalisées (« tox », « homosexuel-le-s ») mais pouvaient aussi concerner toute la population… Surtout lorsqu’ils ont pu constater que des enfants de bonnes familles pouvaient aussi être contaminés… Dès lors, la société a bien voulu ouvrir les yeux et s’intéresser à cette question suite à de nombreux « gros de gueules médiatiques » permettrant de briser quelques tabous.
Depuis qu’elle existe, 1997, la mission Rave a pu notamment mettre en place des programmes d’échanges de seringues et distribution de paille ce qui a pour objectif d’éviter que les utilisateurs se les prêtent et risquent de se transmettre VIH ou autres hépatites. Ceci a eu un effet incontestable notamment un frein au développement de l’épidémie du SIDA.
Toutefois, la mission Rave n’a pas vocation a durer : il s’agit d’une mission qui doit s’achever au terme de 15 ans existence qui devraient avoir permis de transmettre les savoirs et informations, pourquoi pas former, des membres e la communautés tekno afin qu’ils puissent prendre en charge ce travail de prévention et de soutien (santé et prévention communautaire).

O peut également noter que la mission rave a plus de faciliter à travailler en teknival qu’en club ou au cours de soirées évènementielle, les organisateurs ou proprio de boites se refusant de voir qu’il y a des consommations de roges dans leurs soirées ou établissements : instauration d’un tabou qui bloque tout travail de prévention.





Au sein du CUTSS

On peut envisager la création d’un groupe de travail autour de cette problématique de la prévention en milieu festif :
- réflexion sur l’évolution législative ( quelle place au travailleur-euse social-e dans la prévention ?)
- comparaison des différentes politiques en la matière à l’échelle européenne.
- des problèmes de législation, vecteurs de problèmes sanitaires et sociaux.

Pour ceux que cela intéresse, il est organiser à Paris au mois de Mars une formation afin d’intervenir au sein de ces missions rave (contacts à prendre via le CUTSS ?)
De plus Médecins du Monde vient de monter une antenne (généraliste) sur Lorient qui devrait ouvrir autour du 20 mars : ils/elles recherchent des bonnes volontés notamment pour filer un coup de main afin de monter des dossiers de financements.
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